De l’insécurité alimentaire à l’insécurité généralisée en Haïti

De l’insécurité alimentaire à l’insécurité généralisée en Haïti

Actuellement, l’insécurité alimentaire est en pleine expansion en Haïti. À côté des 3 millions d’ haïtiens qui vivaient dans la faim en décembre 2018, le nombre des affamés vient d’augmenter à cause de la cherté de la vie, de la dévaluation de la gourde (monnaie nationale) par rapport au dollar américain et autres devises étrangères, du manque d’exportation de produits nationaux, de la crise politique, de la mauvaise gouvernance et de la corruption. Le panier alimentaire de l’haïtien est de plus en plus réduit. Les prix des produits de premières nécessités et des denrées alimentaires grimpent à une vitesse accélérée. Dans les rues, les manifestations se poursuivent. Les activités commerciales sont paralysées. Un climat d’insécurité généralisée s’installe timidement dans le pays.

La sécurité, sous toutes ses formes, relève, au premier chef, de L’Etat. Il revient à tout État de garantir la sécurité humaine, alimentaire, physique, etc sur son territoire. Cette tâche est liée à la fonction régalienne de L’Etat. La faillite à cette mission entraîne de graves conséquences sur le bon fonctionnement de la société.

Quand, dans un pays, la population vit dans l’extrême pauvreté et donc dans le cercle vicieux de l’insécurité alimentaire, aucune perspective sociale ou politique n’a pas de sens. Le peuple a besoin, avant tout, de bien se nourrir. Et cela peut être possible, si l’Etat crée les conditions minimales d’existence (accessibles à tous) et garantit les droits fondamentaux des citoyens.

La faim a des incidences graves sur les citoyens. Elle peut être source de conflits sociaux, d’instabilité politique, de révolte, d’insécurité généralisée et vice-versa. Quand le peuple ne mange pas à sa faim, sa frustration pourrait être incontrôlable.

Il est impératif que le gouvernement prenne toutes les mesures adéquates pour pallier aux problèmes de la faim dans le pays. Car, si rien de concret et d’urgent n’est fait , l’insécurité alimentaire risque de se transformer en une insécurité généralisée dans tout le pays.

Des réponses drastiques doivent être données à cette situation alimentaire désastreuse qui avoisine une crise humanitaire en Haïti. L’heure est aux bonnes actions et aux grandes décisions.

La population ne peut plus continuer à entendre des promesses fallacieuses, elle a besoin de se nourrir (Sak vid pa kanpe). Les gens ont grand faim. Et c’est de la responsabilité première de tout État de donner accès à une nourriture suffisante et saine à sa population.

L’alimentation est un droit fondamental et élémentaire. Elle est vitale et quotidienne. Tout le monde doit pouvoir trouver de quoi manger et ceci à tout moment et selon ses préférences alimentaires.
L’alimentation est un droit et non un privilège.

 

Uel Davidson OLIVIER
Directeur Exécutif / SOHASAN
Infosohasan@gmail.com

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